Passeggiata Siciliana

Débarquant de l'avion dans la chaleur sicilienne, nous nous retrouvons vite à Palerme dans les embarras d'une circulation pour le moins anarchique, où les scooters règnent en maîtres... Les valises déposées à l'hôtel, nous partons explorer la ville, et arrivons Piazza Bellini, devant l'église arabo-normande de San Cataldo...

San Cataldo



La Martorana, qui allie le style arabo-normand au baroque de la façade

A deux pas se trouva la piazza Pretoria, avec sa célèbre Fontana della Vergogna, ou "Fontaine de la honte" en raison des nus Renaissance qui l'ornent

La Piazza Pretoria, sa fontaine, le Palazzo del Municipio et l'église San Giuseppe ai Teatini...

Nous obliquons au carrefour des Quattro Canti, pour descendre l'artère principale Vittorio Emmanuele vers le quartier du port.

Un des Quattro Canti, qui constituent à eux quatre la piazza Vigliena.



Les façades palermitaines son parfois un peu décrépites, mais elles ne manquent pas de charme...

Au port, Alain découvre avec émotion un sloop Cornu des années 50 fort bien restauré et qui n'a pas changé de nom : Janabel. Un de ses marins nous invite à le visiter !

Puis nous reprenons le chemin du centre et découvrons Santa Maria della Catena (Ste Marie des Chaînes) où va se dérouler un mariage... Une des nombreuses églises de Palerme, qui en regorge, comme toutes les villes siciliennes, et l'un des nombreux mariages que nous croiserons au cours de notre voyage.

Santa Maria della Catena

Le palazzo Chiaramonte, un bel édifice du XiVème siècle

Les palazzi aux façades ornées retiennent notre regard

Palerme, ce sont aussi des rues étroites et de belles demeures un peu délabrées

A la cathédrale, un office commératif a lieu...

A l'intérieur des églises fleurissent les retables baroques

Encore un église baroque... Nous en verrons tant, et de si belles !

Le soir tombe vite à Palerme, et à partir de 21 h les rues sont désertes, alors qu'il ferait bon se promener encore, dans la tièdeur du soir... Bizarre impression devant ces rues vides...  Nous rentrons à l'hôtel.

Tôt levés le lendemain, nous prenons la route qui longe la côte nord, l'autostrada plus exactement, en direction de Milazzo, à l'extrémité nord-est de l'île, qui est le port d'embarquement pour l'archipel des Eoliennes, car nous devons rendre visite au cousin Mischa, sur l'île de Stromboli.

En chemin, nous décidons de faire un détour par Cefalù, une jolie bourgade en bord de mer, port de pêche et aussi station balnéaire, mais également célèbre pour sa belle cathédrale normande du XIIème siècle.

Il duomo

Une belle lumière baigne la place



Nous admirons le Christ Pantocrator et les superbes mosaïques



Au débouché des ruelles, le petit port et ses barques tirées sur le sable



Vieilles maisons, canots traditionnels

Au bout de la ruelle, perspective sur le sommet du rocher la Rocca qui surplombe la ville, et les ruines de son château du XIIème s.

Un spectacle de marionnettes traditionnelles est annoncé

Nous reprenons la route pour embarquer à Milazzo vers les îles Lipari : destination l'île de Stromboli, et son volcan toujours en activité...

Le port de Lipari, vu à travers les vitres, maculées d'eau de mer, de l'aliscafo, l'hydrofoil qui relie les îles




Le port de Salina, la troisième des îles Eoliennes



On approche de Stromboli, la vitesse de l'aliscafo interdit de sortir de la cabine...

Le volcan, haut d'environ 900 m, se fait plus majestueux.
Les anciens y situaient l'antre d'Eole, le dieu des vents, ce qui explique le nom de l'archipel.

Nous arrivons enfin sur l'île où nous accueillent Mischa et sa femme Laura. Malgré les 24 ans écoulés depuis notre dernière rencontre, nous nous reconnaissons sans hésitation !

Nous nous réveillons dans un endroit de rêve, la villa est juste au-dessus de la plage de sable noir, et le premier bain du matin est bien agréable...



On voit au loin le Stromboliccio, caillou volcanique d'une cinquantaine de mètres de haut



Au dessus, le volcan fume, même si son activité est pour le moment réduite.



Blanche géométrie du village, qui accueille désormais plus d'estivants que de pêcheurs



Contrastes de couleurs pour ce "piccolo paradiso"



C'est ici que demeura Ingrid Bergman, lors du tournage du célèbre film de Rossellini, "Stromboli"



Vue du café où nous dégustons des "granite".

Nous repartons dans l'après-midi, après avoir échangé nos vues et souvenirs familiaux avec les cousins, qui nous ont très chaleureusement accueillis.

Vue de l'aliscafo, la face méridionale du volcan, et le petit village de Ginostra

Les voiliers donnent l'échelle

Escale à Vulcano, avant le retour à Milazzo

Le lendemain, nous évitons Messine et nous privons ainsi de voir le port et les célèbres rochers de Charybde et Scilla, mais nous arrêtons un peu au sud de la ville pour une pause plage et baignade

En face, Reggio de Calabre, masqué par la brume de chaleur



Nous nous arrêtons ensuite au cap Alessio, sur la route de Taormina.
Ce sera l'occasion de découvrir le  bourg perché de Forza d'Agro et ses superbes panoramas


 
La côte vue du cap Alessio



Rues tranquilles, pleines de charme, du bourg de Forza d'Agro



Sérénité



Le panorama, vu du château d'époque normande



Les figues de Barbarie sont mûres...



Beauté de la côte, telle que la voient peu de touristes



Les bougainvillées...



Fraîcheur de l'église



Et ses marqueteries de pierre

Nous repartons vers Taormina, où perdus dans la foule des touristes, nous trouvons grâce à une sympathique passante, le site du théâtre antique



Hélas, les concerts en cours ont amené les édiles à masquer tout le site avec des aménagements provisoires (bancs en aggloméré, chaises en plastique, estrade et sono agrémentés de bambous en pots...). Difficile dans ces conditions de ressentir l'esprit du lieu, même si la vue est magnifique...



De l'autre côté, la perspective sur Isola Bella



Un paysage de toute beauté, dominé par la masse embrumée de l'Etna



Il reste quelques colonnes du mur de scène romain

A la sortie du site, nous nous promenons un peu dans la foule qui envahit les rues de Taormina, notant au passage qualque église intéressante ou autre monument, mais reprenons vite la route de Catane où nous sommes attendus dans un B&B tenu par une amie des cousins...

Nous avons été accueillis en amis dans un B&B de charme, élégant et raffiné, et après une exploration nocturne de Catane, une belle ville du 18ème siècle, animée et chaleureuse au contraire de Palerme, nous décidons de passer la journée du lendemain à découvrir l'Etna, le volcan majestueux qui domine la ville et la détruisit deux fois au 17ème siècle. Puis nous descendrons vers le sud pour visiter Syracuse...

Mais tout d'abord une visite aux ports s'impose...C'est un impératif pour Alain, comme le sont les visites de sites archéologiques pour moi... Nous pratiquons l'art du compromis.

Des embarcations de toutes tailles, du canot de pêche au paquebot, peuplent le port de Catane

Nous sommes séduits par le petit Porto Ulisse, que surplombe l'Etna et son panache de fumée



Aci Castello, son château et ses falaises de lave noire

Nous avons pris le chemin des écoliers pour rejoindre l'Etna par les petites routes...



Au fil des virages, le sommet émerge peu à peu de la végétation



Déjà des champs de lave montrent que l'activité du volcan est récente, voire permanente



Puis nous arrivons aux cratères adjacents, dont les touristes donnent l'échelle




Paysage austère et grandiose, émaillé par les tenues claires des curieux




En contrebas, la plaine...

Contraste...

Nous reprenons ensuite la route de Syracuse, avec le désir de découvrir le site archéologique grec (qui attire les touristes, notamment français, comme l'aimant attire la limaille...) puis de nous balader dans l'île d'Ortygie, le coeur historique de Syracuse, port stratégique d'une baie fermée par un détroit.
Commençons d'abord par le site antique de Neapolis et son théâtre grec

Le théâtre

Une belle vue sur la mer servait de toile de fond...

Derrière le théâtre, la grotte du Nymphée, alimentée par un aqueduc grec, offre un bain de fraîcheur.

La plus célèbre des Latomies, la monumentale "Oreille de Denys" le tyran : on dit que profitant de l'acoustique exceptionnelle du lieu, il y écoutait les propos des prisonniers Athéniens qui y croupissaient, après avoir été capturés à la suite de la désastreuse expédition de Sicile, menée par Alcibiade en 413 a.J.C.

Forme étrange de la grotte, d'une hauteur et d'une sonorité remarquables

Nous arrivons à présent dans l'île d'Ortygie, seulement rattachée à la ville par deux ponts.

Le marin se sent à l'aise devant cette ancre imposante

Une chapelle au hasard des ruelles

Dans, le port ce yacht de belle taille s'appelle "Ecstassea". No comments...

Sur la place de la cathédrale, en demi lune, et bordée de superbes monuments

La cathédrale possède une façade baroque, mais recèle d'autres surprises

Elle a été construite sur un authentique temple dorique du Vème siècle avant notre ère !

Un mariage se prépare dans ce décor superbe...

Les balcons d'Ortygie

Nous quittons Syracuse émerveillés et enchantés, non sans avoir dégusté de délicieuses glaces à l'amande et au citron...

Nous consacrons la matinée du jour suivant à une balade matinale dans les rues de Catane, dont notre hôtesse nous a vanté les richesses, nous parlant notamment de la via dei Crociferi et de ses nombreuses églises baroques, puis aussi de la procession à sainte Agathe, patronne de la ville, qui se déroule en février, aux cris et vociférations de la foule "Tutti devoti a Sant'Agata !", qui laisseront place, une fois que les clameurs se seront tues, aux cantiques angéliques des nonnes invisibles puisque soumises à la clôture...
Commençons d'abord par un hommage à Bellini, le compositeur d'opéras (dont la Norma), et qui est un enfant de Catane...

Le monument en l'honneur de Bellini



Les vestiges de l'amphithéâtre romain sont visibles en plein milieu de la ville



Superposition des siècles et des civilisations...



Les églises baroques de la via dei Crociferi



La piété sicilienne a produit parfois des ornements surchargés



Il duomo, la cathédrale



La fontaine emblématique de Catane : l'éléphant de lave est romain et l'obélisque, égyptien : toujours l'empilement des cultures...



Les étudiants de Catane ont bien de la chance...



Nous avons pris la route de Piazza Armerina et, de la voiture, nous voyons encore l'Etna dominant une plaine agricole et fertile

La visite de la villa impériale del Casale, près de Piazza Armerina, sera un enchantement : que de luxe, de raffinement !



Mosaïques du péristyle



De jeunes archéologues restaurent patiemment les sols



Attelage dans la salle du Cirque



Elégance féminine : l'art de porter le voile...



Les somptueuses images de la petite Chasse



On ne se lasse pas de cette scène galante



Modernité des demoiselles aux bikinis



Végétation méditerranéenne près de la villa del Casale

Nous avions quitté Piazza Armerina en quête d'une plage propice à la baignade et d'un B&B pour la nuit. Mais après la ville de Gela et sa raffinerie, nous ne trouvons rien d'engageant, pas même à Licata, gros port de pêche, où les hôtels et chambres d'hôtes semblent très rares... Nous décidons de pousser jusqu'à Agrigente où notre aimable hôtesse de Catane nous a signalé un B&b ami... Nous y serons fort bien accueillis, par Filipo, qui parle un français parfait.

Vue de notre balcon



La terrasse donne sur la mer

Nous entamons une balade matinale dans le centre historique d'Agrigente



Modernité et tradition pour cette pieta (ventilateur, placards A4, bougies électriques et même le mouchoir !)



Une des portes de l'Abbazia di San Spirito

Nous n'avons pas l'intention de visiter, mais un aimable gardien me dit d'entrer et de photographier autant qu'il me plaît...

Le style gothique domine

Maisons agrigentines (on les appelle palazzi en italien !)

Pub pieuse (Saint Calogero, bénis la ville et tous les Agrigentins)

La Biblioteca Lucchesiana fondée par un evêque éponyme au XVIIIème siècle

Beauté et délabrement vont souvent de pair

Il duomo

La piazza Pirandello, en hommage au célèbre dramaturge, natif d'Agrigente.

Une dernière église, avant d'aborder le religiosité des Anciens en visitant la "vallée des Temples" grecs (qui ressemble plutôt en fait à une acropole)

Nous voici devant les colonnades du temple de Junon-Hèra

Beauté de l'ordre dorique

La foule des touristes se presse autour du temple de la Concorde, miraculeusement préservé des ravages du temps par sa transformation en église médiévale

"Tel qu'en lui-même enfin l'éternité le fige"...

"O l'orchestre des colonnes"...

Mer, olivier, ruines...

Le temple de Zeus Olympien est moins bien conservé, il a longtemps servi de carrière...

Nous continuons par la visite du Musée Archéologique

Dès l'Antiquité, la "Trinacria" ou "Triskeles" ( les trois jambes) représente la Sicile, l'île aux trois caps.

Céramique sigillée

Silène

Pureté des lignes de l'éphèbe archaïque, un kouros de "style sévère"

Nous quittons le musée sans nous éloigner de l'Antiquité car nous allons visiter le port d'Agrigente, le Porto Empédocle, du nom du célèbre philosophe gréco-sicilien, qui se jeta dit-on dans le cratère de l'Etna pour tester son immortalité...

Barques de pêche

Et comme dans tous les ports, les vedettes rapides de la "Guardia di Finanza" : y aurait-il des trafics ?



Une dernière baignade, dans une mer ventée mais tiède sous les falaises blanches de Realmonte



Il Capo Rossello sous la brise, un clin d'oeil à la Bretagne où nous rentrons ?